10,2 millions de chômeurs partiels : les entreprises risquent-elles la faillite ?

Femme buvant son café

10,2 millions de chômeurs partiels : les entreprises risquent-elles la faillite ?

Au premier jour du confinement, il y avait un peu plus de 250 000 salariés placés en chômage partiel. Cinq semaines plus tard, ils sont désormais 10,2 millions d’après la ministre du Travail et représentent la moitié des travailleurs de France. Une situation délicate qui concerne 820 000 entreprises et pourrait entraîner la faillite de beaucoup d’entre elles.

De fortes inégalités entre les entreprises

Si la situation est préoccupante, c’est notamment parce que le chômage partiel ne concerne pas toutes les entreprises de la même manière. Effectivement, 38 % des entreprises concernées par le chômage partiel comptent moins de 20 salariés. Les entreprises comptant plus de 1 000 salariés ne représentent que 5 % des entreprises ayant eu recours au chômage partiel.

Or, les petites entreprises ont les reins moins solides et elles risquent de faire faillite si la situation s’éternise. Certains patrons se tournent vers leur banque pour maintenir leurs entreprises à flot et payer leurs salariés. Elles ne sont malheureusement pas toujours à la hauteur et ils doivent alors se tourner vers un crédit 24h sans justificatif pour sauver leur entreprise de la faillite et ne pas abandonner leurs employés.

Des secteurs touchés différemment

Bien sûr, si la taille de l’entreprise influe énormément sur l’impact de la crise, c’est aussi le cas du secteur dans lequel elle opère. La répartition des demandes de chômage partiel permet de s’en rendre compte assez facilement. Ainsi, avec 23 % des demandes, le secteur du commerce apparaît comme le plus sinistré par la situation actuelle.

À l’inverse, le secteur de la fabrication de matériel de transport ne représente que 0,2 % des demandes de chômage partiel. Avec autour de 13 % des demandes chacun, les secteurs de la science, de la construction et de l’hébergement sont les trois plus touchés après le secteur du commerce. Les autres activités de service sont juste derrière avec 10 % des demandes.

Une situation difficile pour les travailleurs aussi

Si la situation des entreprises inquiète particulièrement le gouvernement et les économistes, il ne faudrait pas pour autant oublier la situation délicate dans laquelle se trouvent les travailleurs. Le chômage partiel n’indemnise qu’à hauteur de 84 % du salaire net (sauf pour le SMIC qui est indemnisé à 100 %). Pour certains ménages, cela représente des pertes importantes qui les poussent aussi à se tourner vers des crédits rapides.

De plus, le ralentissement général de l’économie entraîne aussi une diminution importante des offres d’emploi. Les chômeurs voient leurs droits s’épuiser sans possibilités de trouver un nouvel emploi. Les intérimaires souffrent également beaucoup de la situation sans qu’une solution parfaitement adaptée ne soit proposée. Enfin, les autoentrepreneurs en difficulté doivent se contenter d’une maigre compensation dont le système de calcul a été énormément critiqué.